Laurent Guerleau au « Débat de midi » de France Inter : une voix forte pour l’égalité parentale et les droits de l’enfant

Le 5 août 2025, Laurent Guerleau, colistier du collectif Défendre les enfants et militant de l’association égalité parentale, était invité sur France Inter dans l’émission Le Débat de midi consacrée à la garde des enfants après séparation. Face à une opposition majoritairement critique, Laurent Guerleau a livré une intervention précise, documentée, et courageuse, dénonçant les biais institutionnels et appelant à un changement de paradigme autour de la parentalité post-séparation.

Retrouvez le Podcast de l’émission sur : Garde alternée : Papa, où t’es ? | France Inter

Une intervention lucide et fondée sur des faits

Dès ses premières prises de parole, Laurent Guerleau a attaqué la pertinence des statistiques communément citées pour justifier le statu quo. Il a rappelé que les chiffres souvent brandis sur l’octroi de la résidence alternée proviennent d’une étude Flash de 2013, définie par le ministère de la Justice lui-même comme non qualifiée pour en tirer des conclusions pertinentes.

« Cette étude est tellement obsolète que nous avons rencontré le ministère à 15 reprises pour demander une nouvelle évaluation. […] Depuis 2013, la société a changé, les attentes des parents aussi. »Laurent Guerleau, France Inter

Il a également pointé les biais cognitifs induits par les pratiques judiciaires et les croyances genrées, contribuant à la sous-demande de résidence alternée par les pères. Cette autocensure serait en partie due aux conseils initiaux d’avocats peu informés, proposant par défaut la garde classique au père, soit un week-end sur deux.

Un débat verrouillé : le public privé d’interaction

L’un des éléments troublants de cette édition fut l’impossibilité pour les auditeurs de réagir en direct : le standard téléphonique de France Inter était fermé, contrairement à ce qui était annoncé dans l’émission. De plus, le message vocal envoyé par l’association « Jamais Sans Papa », en contact avec la rédaction, n’a pas été diffusé à l’antenne. Ces décisions interrogent sur l’égalité de traitement médiatique et la volonté réelle d’ouvrir un débat pluraliste.

Une opposition idéologique face aux faits

Face à Laurent Guerleau, les intervenants – l’avocate Michèle Dayan, la scénariste Marguerite Dégi, et le sociologue Pierre-Guillaume Prigent – ont largement souligné les inégalités de genre existantes avant la séparation, notamment en termes de charge mentale et financière. Or, ces constats, bien que fondés, ne justifient pas l’exclusion massive des pères dans l’organisation post-séparation.

Laurent Guerleau a brillamment rappelé que d’autres pays ayant légiféré pour faire de la résidence alternée le principe de base (Belgique, Espagne, pays nordiques) ont vu des taux de garde alternée tripler, atteignant plus de 30 %, sans que cela n’engendre de crise éducative ou sociale.

Il a aussi cité une étude récente de l’INED (Institut National d’Études Démographiques), publiée en 2022, qui démontre les bénéfices de la résidence alternée :

« La résidence alternée a des effets positifs sur le bien-être des enfants, sur l’implication parentale des pères, et sur la reprise d’activité professionnelle des mères. »
🔗 Étude INED, 2022

Une critique implicite des opposants : entre rigidité idéologique et déni des avancées

L’émission a souvent dérivé vers une culpabilisation des pères, entre accusations implicites d’irresponsabilité et généralisation abusive. Marguerite Dégi a notamment évoqué la « déresponsabilisation institutionnalisée des pères », tandis que Pierre-Guillaume Prigent minimisait la portée des réformes légales en insistant sur des changements culturels à initier avant la séparation.

Mais Laurent Guerleau a su replacer l’enfant au centre du débat :

« Il ne s’agit pas d’opposer les genres, mais de garantir à chaque enfant un lien équilibré avec ses deux parents. […] L’enfant ne doit pas devenir une propriété. Il doit rester une priorité. »

La proposition de loi 819 : la clef de voûte

Laurent Guerleau a défendu avec clarté la proposition de loi 819, actuellement soutenue par 91 parlementaires, qui vise à faire de la résidence alternée le principe par défaut, sauf cas de violence ou de contraintes objectives.

« Il ne s’agit pas d’une obligation automatique, mais d’une première option dans l’intérêt de l’enfant. »Laurent Guerleau

La FAQ du collectif « Défendre les enfants » précise les objectifs, les garde-fous, et les cas d’exclusion prévus par cette loi :

🔗 FAQ complète sur la Proposition de loi 819

Conclusion : une voix minoritaire mais essentielle

Dans un débat où les lignes idéologiques ont parfois prévalu sur les faits, Laurent Guerleau a incarné une parole structurée, fondée, et respectueuse, centrée sur le droit de l’enfant à entretenir un lien égalitaire avec ses deux parents. L’absence d’interaction directe avec le public et la non-diffusion d’avis divergents soulignent une certaine fermeture du débat.

Alors que les résistances persistent, cette intervention a permis de réaffirmer la nécessité d’un changement structurel, à la fois culturel et légal, en faveur de l’égalité parentale réelle. Et surtout, de redonner à l’enfant sa juste place dans les politiques familiales françaises.

–Mise à jour au 6 août 2025–

Plusieurs internautes nous ont indiqué l’impossibilité de débattre avec Pierre-Guillaume Prigent l’un des invités au débat de France Inter suite à sa publication sur X concernant sa participation et ses propos dans l’émission (cf. https://x.com/Pierre_Pgt/status/1952690062405042630).

En savoir plus sur Pierre-Guillaume Prigent : Pierre-Guillaume Prigent et Gwénola Sueur, un duo d’experts médiatiques aux méthodes en toc


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