Résidence alternée : un levier (trop) sous-estimé pour l’économie française

Résumé exécutif

En France, la résidence alternée n’est pas qu’un sujet de société : c’est un levier économique. Les travaux de l’INED montrent un effet net et rapide sur l’emploi des mères après une séparation, avec un taux d’emploi supérieur d’environ 20 points lorsque les enfants vivent en alternance plutôt qu’en résidence principalement maternelle (INED).
Des analyses complémentaires estiment une hausse d’employabilité d’environ 14 % pour les mères en résidence alternée (PMC – Does Part-Time Mothering Help Get a Job?).
Au-delà du marché du travail, l’alternance facilite un partage plus équitable des transferts socio-fiscaux, déjà amorcé par des réformes permettant de partager certaines allocations et le quotient familial entre parents séparés (Vie Publique).
Dans le contexte de l’examen du budget de l’État 2026 à l’automne 2025 à l’Assemblée nationale, l’alignement de la politique familiale sur ce mode de résidence peut accroître l’activité, réduire la pauvreté infantile et mieux cibler la dépense sociale (Budget.gouv – PLF 2026).
Enfin, il est important d’agir vite, en s’appuyant sur la proposition de loi n° 819 (déposée le 21 janvier 2025), qui vise à favoriser la coparentalité en garantissant à l’enfant des liens équilibrés avec ses deux parents (Texte intégral – Assemblée nationale).


1) Un choc d’offre de travail… qui se voit dans les chiffres

  • Effet causal sur l’emploi des mères. L’INED observe que la résidence alternée « a des effets positifs et importants » sur l’emploi dès l’année qui suit la séparation ; le taux d’emploi des mères est supérieur d’environ 20 points par rapport à la résidence principale chez la mère (INED).
  • Renforcement de l’employabilité. Étude économétrique : probabilité d’emploi supérieure de 14 % pour les mères en alternance (PMC).
  • Chaîne d’impact macro. Plus de mères en emploi signifie plus de cotisations, plus d’impôt, moins de prestations de substitution et une meilleure trajectoire de carrière.

2) Réduction des inégalités et de la pauvreté infantile

  • Moindre chute de niveau de vie. Les analyses de France Stratégie/INED montrent que la baisse de niveau de vie post-séparation est plus forte en résidence exclusive, alors que l’alternance réduit ce décrochage (France Stratégie).
  • Protection contre la pauvreté. La résidence alternée agit comme facteur de protection, grâce au maintien d’activité et au partage des coûts (PMC).

3) Mieux partager les aides sociales et clarifier les règles

  • Partage engagé. Les allocations familiales et le quotient familial peuvent désormais être partagés entre parents séparés (Service-Public).
  • Effets budgétaires. Sans ajustement des barèmes, l’alternance peut accroître la dépense. Mais les gains d’activité des mères compensent à moyen terme (IGAS – rapport).

4) Un alignement stratégique avec le PLF 2026

  • Le Projet de loi de finances pour 2026 est préparé en 2025 ; son examen à l’Assemblée nationale est prévu à l’automne (Assemblée nationale – PLF 2026).
  • Inscrire des mesures pro-alternance permettrait de monétiser les gains d’emploi, de réviser les prestations, et de cibler mieux les aides.

5) Mesures concrètes à fort effet

  1. Neutralité socio-fiscale : harmoniser les règles CAF–DGFiP.
  2. Coparentalité active au travail : droit à la flexibilité horaires/télétravail.
  3. Réforme des pensions alimentaires : ajuster barèmes en cas d’alternance (IGAS).
  4. Suivi annuel par INSEE-DREES-INED.

6) Agir maintenant : la proposition de loi n° 819

La PPL n° 819 vise à assurer des liens équilibrés avec les deux parents, y compris en cas de désaccord (Assemblée nationale – texte officiel).
Elle complète idéalement les ajustements budgétaires du PLF 2026.


Conclusion

La résidence alternée est un investissement rentable.

Le PLF 2026 et la PPL 819 offrent une fenêtre unique pour aligner la politique familiale sur la recherche, et réaliser un triple dividende social, économique et budgétaire.


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