Comprendre l’aliénation parentale :

 

 

Définition :

L’aliénation parentale se décrit comme un phénomène dans lequel un des parents se livre à des comportements aliénants,
influençant l’esprit de l’enfant afin de favoriser chez lui le rejet injustifié et la désaffection à l’égard de l’autre parent.
source : Carrefour aliénation parentale Québec

L’aliénation parentale est une condition mentale dont un enfant ou adolescent est affecté (souvent dans le contexte de séparation parentale à haut conflit) est qui est caractérisée par deux éléments :
• D’une part, “l’enfant ou l’adolescent s’allie fortement à un parent”.
• D’autre part, “l’enfant ou l’adolescent rejette l’autre parent indûment, c’est-à-dire sans justification suffisante. Cet enfant ou adolescent résiste aux contacts avec ce parent, même ordonnés ou, encore, les refuse”.

 

L’aliénation parentale est donc définie comme un ensemble de comportements (volontaires ou involontaires) de l’un des parents, “le parent aliénant”, qui vont mener progressivement l’enfant au rejet total de l’autre parent, “le parent cible”, dans un contexte où celui-ci ne présente en réalité pas de défaillance parentale, de négligence ou de danger réel pour l’enfant.

source : Définition de l’aliénation parentale proposée par le PASG (Parental Alienation Study Group) aux comités préparatoires du CSM-5.

 

Qu’est-ce que l’aliénation parentale ?

L’aliénation parentale se caractérise par une situation imposée, de fait, lors d’une séparation par l’un des parents à l’enfant du couple, à l’autre parent et à la famille de celui-ci. Situation dans laquelle ce parent fait de l’enfant, non pas un être sensible, en construction et en devenir, mais un objet. Un objet de “sécurité illusoire” par un comportement involontaire (« je te protège car l’autre parent est négligeant / dangereux »). Ou encore un objet de “plaisir narcissique” pour lui-même par un comportement volontaire (« je te forge à mon image, tu vas être un MOI symbolique » ; « tu vois, je décide de tout et l’enfant sera comme MOI j’ai décidé »). Dans les deux cas, l’enfant devient un objet de persécution et de violence contre l’autre parent (« je t’ai exclu(e) de la vie MON enfant »).

Ce type de comportement toxique prive donc l’enfant du respect de ses droits en l’amputant de la moitié de ses racines et de son arbre généalogique. Le parent aliénant va, par petites touches, imposer à l’enfant un récit remanié de la séparation et un récit dénigrant de la « nature » de l’autre parent et de sa famille. Ce parent place l’enfant à la fois en position d’adulte (ce qui est très séduisant pour l’enfant mais très toxique, à moyen puis à long terme, pour lui) et en position de conflit de loyauté permanent. Le parent aliénant feint d’aimer l’enfant alors qu’il n’est qu’un moyen de combler son vide intérieur (ou « faux self »), par le contrôle toxique qu’il exerce et le pouvoir qui en découle. L’« amour » de ce parent est un amour conditionnel fait de pressions et de « douces menaces » présentées comme des évidences.

Cas particulier :
Dans certains cas, le parent aliénant n’est pas la personne qui est à l’origine du comportement toxique : il arrive parfois que ce comportement provienne d’une autre personne (grands-parents, nouvelle ou nouveau conjoint…). Le parent devient alors aliénant du fait de sa soumission à cette autre personne. L’aliénation parentale peut alors révéler un schéma familial dysfonctionnel, comparable aux systèmes sectaires sur certains points. Dans le cas général, l’aliénation parentale provient du parent lui-même et ce sont les autres personnes qui sont, soit, soumises à ce parent (grands-parents, nouvelle ou nouveau conjoint…), soit, qui sont contraintes de prendre des distances pour se protéger elles-mêmes (frères et sœurs, oncles et tantes…).

 

Origine de l’aliénation parentale,
concept et “syndrome d’aliénation parentale” :

Plusieurs sources attribuent la création du “concept” de “syndrome d’aliénation parentale” à Richard Gardner, pédopsychiatre américain, en “80”,”85″ ou “90”…

1985 étant l’année de la 1ière évocation du sujet par R. Gardner dans un article de revue scientifique (Recent Trends in Divorce and Custody LitigationAcademy Forum (1985)). Ce n’est que deux ans plus tard, que R. Gardner publie en réalité son premier ouvrage (The Parental Alienation Syndrome and the differentiation between fabricated and genuine child sex abuse – R. Gardner  (1987)).

Toutefois des références aux comportements décrits par l’aliénation parentale apparaissent bien avant ou sur la même période :

  • En 1933 avec W. Reich (Characteranalyse – Sexpol Verlag), puis 1949 ; ou J. Louise Despert en 1943*.
  • En particulier en 1980 : Wallerstein et Kelly décrivaient le “syndrome de Médée” dans les “enfants du divorce” (en référence au personnage mythologique de Médée, qui aurait tué ses enfants par vengeance envers Jason, son mari). Aussi “L’identification la plus extrême avec la cause d’un parent a été désignée par le terme “alignement”, une relation propre au divorce qui consiste dans le fait qu’un parent et un enfant ou plus participent à une attaque vigoureuse contre l’autre parent” (1985).
  • En 1990, Williams s’intéressera au sujet de la “parentectomie” : “La parentectomie est l’élimination, l’effacement ou la diminution grave de la présence d’un parent attentif à la vie d’un enfant après la séparation ou le divorce”.
  • En 1991, Clawar et Rivlin évoquent “Dans la plupart des cas de divorce où il y a de l’animosité et des conflits entre les parents, on note un certain niveau de lavage de cerveau et de programmation des enfants”.

*sources : “Aliénation parentale” Regards Croisés, (Éditions mare & martin, 2021) ; Références Gouvernement du Canada ;

On peut également citer d’autres sources de périodes antérieures sur les relations parent-enfant :

  • En 1986, le Dr. Frank F. Furstenberg (Université de Pennsylvanie) et Judith A. Seltzer (Divorce and Child Development), abordent les relations et comportements de l’enfant après les séparations. En contradiction avec les études actuelles sur la résidence alternée.
  • En 1977, le syndrome de Münchhausen par procuration était décrit par le pédiatre anglais Samuel Roy Meadow (défini dans le DSM-V par « troubles factices imposés à autrui »), une autre forme d’emprise parentale.

Richard Gardner ne fait donc que reprendre qu’une tendance et un sujet déjà connu, mais qu’il popularise à partir de 1987 en le décrivant avec plus de précisions et qu’il appellera le “syndrome d’aliénation parentale” (SAP) :

« Le Syndrome d’aliénation parentale (SAP) est un trouble de l’enfance qui survient presque exclusivement dans un contexte de dispute concernant le droit de garde de l’enfant. L’enfant l’exprime initialement par une campagne de dénigrement à l’encontre d’un parent, cette campagne ne reposant sur aucune justification. Le SAP résulte de la combinaison de la programmation du parent endoctrinant (lavage de cerveau) et de la propre contribution de l’enfant à la diffamation du parent cible. Lorsqu’un abus et-ou une négligence parentale existent vraiment, l’animosité de l’enfant se justifie et ainsi l’explication de ce comportement par le syndrome d’aliénation parentale ne s’applique pas » R. Gardner – (1992).

La notion d’aliénation parentale n’est donc pas du tout du seul fait de Richard Gardner.

Il est aussi important de comprendre à la fois la période où cette notion se popularise :
Entre les années 1970 et 1990 (et ce à partir des mouvements féministes de libération des femmes qui débutent dans les années 20), les divorces sont désormais courants. La “contre partie” est que les pères s’impliquent aussi plus dans les tâches domestiques et familiales, et notamment à s’occuper des enfants et ce jusqu’à nos jours (lire l’article Histoire de la parentalité de 1960 à nos jours). Ainsi dans les années 80′ et 90′ nombreux sont les pères qui revendiquent déjà pleinement leurs droits à s’occuper et éduquer leurs enfants que ce soit aux États-Unis, en France ou dans de nombreux autres pays.

 

L’aliénation parentale, une notion étayée

Contexte sociologique et utilisation de l’aliénation parentale :

Les 4 décennies de la fin du XX siècle avec la libération des femmes marquent une évolution des égalités de genre de genre, mais aussi celles d’injonctions souvent paradoxales. D’une part, celles faites aux femmes qui doivent jongler entre l’image de “la bonne mère de famille” et de “femme indépendante et accomplie”. D’autre part, celles faites aux hommes de “chef de famille”, aux “carrières réussies”, “protecteur du foyer” qui doivent assumer leur “sensibilité” et “part de féminité”. Ceci n’étant bien évidemment qu’un rapide résumé.

Si la société civile commence plus sérieusement à parler des violences faites aux femmes, le sujet des “nouveaux papas” en revanche ne fait que commencer. Les inégalités hommes-femmes perdurent. Les clichés de genre et préjugés prédominent.

Ainsi dans les années 90 se mélangent plusieurs sujets. L’humain pouvant être tout aussi pervers qu’il peut être fragile, les séparations ne font pas exception à ces règles. Dans les “conventions collectives” il est encore admis que “la mère s’occupe plus des enfants“. Et si cette affirmation reste vrai en majorité, cela ne correspond cependant plus aux schémas de tous les couples. Certains “avant-gardistes” ou couples modernes pratiquent déjà une égalité homme-femme assumée. Et où le partage des tâches du foyer, sans être forcément égalitaire ou parfait, mais où l’éducation et s’occuper des enfants à deux est bien une réalité.

Avec les séparations, l’égalité parentale devient donc un sujet de société.
L’importance du “couple parental” n’est que peu comprise. Leur impact sur les enfants aussi. Le concept de “syndrome d’aliénation parentale” connait donc un succès important. Faisant à la fois échos aux évolutions de cette parentalité partagée, celles de préjugés sur les hommes et sur les femmes, où les vrais violences et les fausses accusations se mélangent, et où l’enfant devient un enjeux lors des séparations.

R. Gardner propose d’abord une vision biaisée et misogyne où seul le titre de “parent aliénant” serait attribué à la mère. Manquant ainsi d’une approche suffisamment scientifique et impartiale, mais qui toutefois correspond aussi avec une certaine réalité : puisqu’on attribue encore le rôle de la parentalité généralement aux mères alors que pourtant des pères s’occupent bien de leurs enfants. Il adoptera de plus une position volontairement provocatrice face aux accusations de groupes féministes qui voient, à raison de part son approche psychanalytique et genrée, ici une façon de dénigrer les mères.

Commence alors à s’opposer deux mouvements : celui qui reconnait le syndrome d’aliénation parentale comme une réelle dynamique dans les séparations et celui de ses détracteurs. Le “syndrome d’aliénation parentale” connait ensuite un succès auprès des tribunaux et devient donc un sujet de clivage important. Ainsi les dérives de groupes radicaux pro-pères ou pro-mères font leur apparition. R. Gardner sera progressivement accusé de défendre les pères violents ou pro-pédophiles (ou lui-même de l’être).
Tout comme l’origine de l’aliénation parentale, ces accusations font majoritairement partie d’une campagne de désinformation.
En parallèle, R. Gardner s’intéressant aussi à comprendre les sources de la pédophile, et à vouloir tenter une approche là encore psychanalytique, s’enfonce à nouveau dans des formes et explications très maladroites.

À partir de 1992, et en particulier en 1998 dans une conférence, Richard Gardner reconnaitra que son concept ne s’applique pas uniquement qu’à un seul genre, et que les deux parents peuvent être aliénant.

L’aliénation parentale apporte une 1ière problématique d’une part, puisqu’elle émet le doute sur les propos de femmes réellement victimes de violence conjugale. D’autre part, l’aliénation parentale émet le doute relatif à la parole de l’enfant et qui devient aussi un sujet d’importance : l’enfant peut-il réellement mentir en cas de violences d’un parent et ce même lorsqu’il s’agit d’inceste ?

 

De l’utilisation de la controverses :

En 2001, une importante étude canadienne (CIS-98) fait état de la négligence des violences physiques et psychologiques sur enfants. 4 ans après en 2005, l’étude de N. Trocme et N. Bala de 2005 (“False allegations of abuse and neglect when parents separate” (Lien Academia)(Lien ScienceDirect)), s’appuyant sur cette étude canadienne, révèle une utilisation abusive du “syndrôme d’aliénation parentale” et une réelle problématique puisqu’un pourcentage très important des violences après rupture de contact avec le parent dit “aliénant” se seraient avérées véritables.

 

 

Les études depuis 2016 :

Les problématiques des approches négationnistes de l’aliénation parentale :

L’aliénation parentale n’est malheureusement pas un mythe. La plupart des psychologues, pédopsychiatres, psychiatres, un minimum sérieux, si ils ne sont pas tous en accord avec l’utilisation du terme aliénation parentale en référence à R. Gardner reconnaissent l’emprise comme une réalité. Toutefois plusieurs points sont extrêmement important à distinguer : les aspects sociétales, juridiques et cliniques. Nous verrons aussi dans un autre paragraphe en quoi ce seul aspect “d’emprise” est une réelle problématique.

L’un des reproches majeur fait à l’utilisation de l’aliénation parentale (avec ou sans “syndrome”) est l’invisibilisation des violences faites aux femmes et aux enfants. Et c’est effectivement un sujet réel. Les dénonciations de violences faites sur les enfants ne sont pas suffisamment prises en compte. L’écoute des jeunes enfants non plus. Il y eu entre les années 90 et jusqu’à aujourd’hui plusieurs abus dans son utilisation. Nous abordons dans un autre paragraphe les possibles solutions.

Cependant des lobbies portent bien trop souvent le sujet sur la base d’éléments biaisés.
En effet, ceux-ci omettent de manière quasiment systématique, ou voir volontaire, les éléments importants suivants :

  • L’évolution de la société civile et l’implication grandissante des pères auprès de leurs enfants.
    Et par de là oublient le principe même d’égalité homme-femme.
  • Les inégalités en matière de résidence d’enfant et les statistiques sur la résidence alternée :
    la France fait état d’un taux de 11,5% en 2020, s’il est encore utile de le rappeler.
  • Les réalités sur le lien d’attachement, entre enfant et figure d’attachement, et qui ne sont en rien seulement aux mères.
  • L’importance des non-représentations d’enfants en France :
    sur 32400 plaintes en 2017, seulement 4% étaient condamnées.
  • Les violences conjugales des femmes faites aux hommes : sujet encore quasiment tabou dans notre société et encore plus celui du viol des femmes sur les hommes.
  • Les violences des femmes faites aux enfants :
    Le 119 rapporte que 50% des violences faites aux enfants sont du fait des mères, contre 36,5% de ceux des pères.
  • Les origines réelles de l’aliénation parentale :
    nous avons vu que R. Gardner n’est pas à l’origine de cette théorie.
  • Les études qui démontrent aussi que l’aliénation parentale ne touche pas uniquement les hommes, mais que les femmes en sont aussi victimes.
  • Les études et témoignages qui se portent sur les enfants victimes d’aliénation parentale.
  • Une analyse impartiale des critères d’évaluation de l’aliénation parentale (qu’ils soient émis par R. Gardner ou de nouvelles études).

Et c’est bien une quasi constante de ces études ou publications qui voudraient démontrer que l’aliénation parentale n’est qu’un mythe. Rajoutant donc encore plus à la confusion générale.

Le deuxième reproche fait à l’utilisation de l’aliénation parentale est qu’elle ne serait qu’une stratégie de continuité des violences envers les femmes. Là encore, cette approche reste biaisée. Cet argument est en général porté par des personnes prônant une garde de l’enfant principale à la mère jusqu’au 6 ans de l’enfant. Refusant là encore de voir les évolutions de notre société, les principes d’égalité de genre, ignorance l’importance du lien d’attachement de l’enfant avec ses deux parents dès le plus jeune âge, ou encore qui nient que les femmes puissent être l’auteur de violences conjugales (sauf de façon exceptionnelle).
Une approche du contrôle coercitif y est aussi souvent associée avec une façon genré. Le simple fait que l’enfant puisse être pris en otage par un parent dans un chantage affectif et être lui même “l’agresseur” de l’autre parent ou que la rupture du contact avec l’enfant avec son parent puisse être une maltraitance n’y sont jamais abordé. Certains allant même jusqu’à faire l’apologie des violences physiques d’une mère sur le père qui reste toujours “l’agresseur” initial, peu importe le contexte…

Le point final enfin est concernant la parole de l’enfant, et le sujet majeur de l’inceste.
Là aussi une campagne de désinformation importante sur l’aliénation parentale a pu avoir lieu lors de la Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (CIIVISE).

La palme d’or de la mauvaise fois et de la désinformation revenant à Mme Laurence Rossignol qui en 2023 prononçait ces mots en février 2023 :

“… pour éviter de rentrer dans un débat sur le syndrome d’aliénation parentale, qui par ailleurs n’existe qu’en France.
Donc c’est une maladie spécifiquement française ce qui fait que ça interroge un certain nombre de gens…”

D’autre part, ces mêmes négationnistes préconise le fait que les non-représentations d’enfants (par les mères) ne devraient plus être condamnées, qu’en cas d’accusations de violences ou d’inceste les principes de présomption d’innocence, de droit à l’erreur. (On parle ici des premières recommandations faite par la CIIVISE elle même).

En général, ces discours négationnistes s’appuient essentiellement sur les mêmes sources et mêmes études :

 

En général, ces discours négationnistes proposent toujours les même argumentations :

  • L’attribution du syndrome d’aliénation parentale à R. Gardner :
    → FAUX, nous avons vu qu’avant 1985 des évocations antérieures.
  • Le “syndrôme d’aliénation parentale” n’est pas un syndrôme :
    → VRAI : le DSM V ne l’a pas reconnu, mais pas parce qu’il ne reconnait pas la réalité de l’AP, mais parce que la méthode scientifique parfaite n’est toujours pas reconnu par la majorité scientifique.
  • Le SAP a été créé au fin d’invisibiliser les violences faites aux femmes, PUIS aux enfants.
    Avec des discours tel que “protéger la mère c’est protéger l’enfant” (Juge E. Durand).
    → FAUX : Là encore on attribue faussement l’origine de l’AP à Gardner, et on continue d’argumenter faussement sur la notion de syndrome)
  • Le SAP est utilisé pour continuer à perpétuer les violences faites aux femmes après la séparation.
    → FAUX
  • Les enfants ne peuvent mentir quand il s’agit de violences.
  • L’Aliénation Parentale n’est qu’un concept dérivé du SAP.

 

L’apparition de l’aliénation parentale et contextes des séparations conflictuelles :

Les différents degrés de l’aliénation parentale :

Il est établi que l’aliénation parentale présente plusieurs stades et degrés :

Le degré léger :

L’enfant reste encore peu réceptif au dénigrement du parent aliénant dû aux bonnes relations qu’il entretenait avec le parent cible. Si l’enfant est pris dans le contexte de la séparation, l’enfant peut présenter des refus de contacts par téléphone ou de se rendre au domicile du parent cible. Une fois que le parent aliénant n’est plus présent, l’enfant a un comportement parfaitement normal avec le parent ciblé.

⚠️ C’est le degré le plus difficile à identifier : l’éventuel refus de contact de l’enfant peut être seulement du au contexte de la séparation parentale, une mauvaise organisation et adaptation du rythme de l’enfant entre les deux domiciles, la fatigue de l’enfant, ou bien encore de la situation conflictuelle entre les parents où l’enfant peut assister aux disputes. L’enfant ici se protégeant de lui-même de ces situations. Ici il est important d’établir si une dynamique du parent aliénant est présente : refus de contact par téléphone sous influence du parent aliénant, la non communication des informations de santé ou scolaires, le parasitage d’informations ou “sabotage” du rythme de l’enfant par exemple…

Les différents intervenants en protection de l’enfance ou même les juges aux affaires familiales confondent ici souvent le comportement de l’enfant avec le “conflit de loyauté” (et où le parent privilégié n’est donc ici pas acteur). L’analyse de l’autorité parentale (et du respect des droits de chacun des parents) est donc l’un des aspects importants à établir afin d’identifier une éventuelle pathologie de parent aliénant. Le rythme de l’enfant précédent la rupture, la prise de décisions commune entre les parents, etc, sont des indicateurs qui permettent une lecture factuelle de la situation.

 

Le degré moyen :

L’enfant est devenu acteur dans le contexte de la séparation. Le parent aliénant ne cache plus  mais ne rejette qu’occasionnellement le parent cible. Bien souvent, une fois que le parent aliénant n’est plus présent, l’enfant a un comportement parfaitement normal avec le parent cible.

 

Le degré grave (ou sévère) :

L’enfant présente un rejet total du parent cible. Rejet qui souvent se caractérise par un rejet de toute la famille du parent cible. L’enfant est ici totalement sous emprise. L’enfant partage la paranoïa ou la haine du parent aliénant envers le parent cible. Les contacts avec le parent cible ne sont plus possibles. Si l’enfant reste en contact avec le parent ciblé, il peut présenter plusieurs danger pour lui même, tel que  des e risque de mise en danger par lui-même de l’enfant chez le parent ciblé est important tout comme .

 

Une emprise toxique :

Au final, le parent aliénant met en place une emprise toxique sur l’enfant. Cette emprise est comparable aux emprises qui peuvent exister dans un couple toxique ou dans une secte : la personne sous emprise est persuadée d’être libre de ses choix, en total libre arbitre. Si un tiers émet alors une critique, là, du/de-la conjoint(e) toxique, là, de la secte ou, là, du parent aliénant, cela conduira à un comportement de défense de ma part de la personne sous emprise. Une défense de la personne ou de l’organisation qui exerce l’emprise. La personne sous emprise devient ainsi un « petit soldat » de la personne qui exerce l’emprise. Cette personne toxique est alors vue comme positive, honnête, etc. Quand les tiers qui la critiquent seront discrédité, dénigrés. L’aliénation parentale installe ainsi une dichotomie simpliste, en noir ou blanc, en «avec moi » ou « contre moi » dans laquelle l’enfant est enfermé.

Cette emprise toxique est soutenue par une manipulation récurrente qui consiste, pour le parent aliénant, à se faire passer pour une victime de l’autre parent et la seule victime de la situation. L’aliénation parentale constitue ainsi une instrumentalisation du conflit de loyauté dans lequel un enfant peut se retrouver dans différents contextes.

Ce type de situation a fait l’objet de nombreux ouvrages dès les années 50 jusqu’à nos jours sous des appellations diverses – comme notamment syndrome de Médée – et est aujourd’hui appelé aliénation parentale par les professionnels (pédopsychiatres, psychiatre et psychologues. L’appellation de Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP) peut également être utilisée.

 

Protections psychologiques & conséquences :

Dans ce contexte toxique, l’enfant va trouver des méthode psychologique pour se protéger, pour diminuer les tensions mentales qui sont les siennes. Il peut y avoir du refoulement des moments vécus avec le parent aliéné, une adhésion complète au discours de ses bourreaux, une intégration des comportement manipulateurs du parent toxique, une soumission complète aux dictats du parent toxique, un rejet sans fondement du parent aliéné, etc… Ces méthodes de protection vont l’aider, sur le moment, en diminuant son anxiété, sons stress et ses tensions. Mais sur le long terme, elle vont venir constituer un enfermement mental qui va venir contrarier grandement la construction de sa personnalité et sa stabilité psychologique future.
Une guerre de l’information

Le parent aliéné est lui aussi enfermé dans une incapacité à venir en aide à l’enfant. Déjà parce que ce parent ne voit que très peu – voir pas du tout – l’enfant et que ce temps restreint n’est souvent pas suffisant pour déconstruire les représentations faussées que l’aliénation parentale à produites. Représentations qu’il est difficile de connaître autrement qu’à travers leurs conséquences. Ce parent aliéné est donc contraint à une course aux contacts et une sorte de pèche à l’information. En effet, comment aider un enfant sans ne rien savoir de sa vie ? De ce qu’il fait ? Le parent aliéné se retrouve démuni.

Et si parfois, de manière plus ou moins régulière, ce parent arrive à obtenir des informations à propos de son enfant par un tiers (école, autre personne de la famille; etc. ), alors le parent aliénant fera tout pour tarir cette source d’information. Le parent aliéné ne peut donc pas utiliser les informations ainsi obtenues sous peine de ne plus avoir d’informations du tout. Ainsi, même en audience, le parent aliéné ne peut utiliser toutes les informations à sa disposition sous peine de perdre encore davantage de lien avec son ou ses enfants.

Dans le même temps, le parent aliénant profite d’avoir exclu l’autre parent pour se présenter comme seul parent fiable : celui qui gère et s’occupe l’enfant. C’est une apparence trompeuse qui contribue également à exclure davantage encore le parent aliéné.

 

Un fléau analysé depuis longtemps par les psychiatres et pédopsychiatres

Marie-France HIRIGOYEN a beaucoup écrit sur les mécanismes d’emprise. elle a notamment participé à l’élaboration de la loi sur le harcèlement moral. Parlant d’emprise et des perversions comportementales, elle a naturellement parlé d’aliénation parentale. Ses livres « le harcèlement moral » et « Abus de faiblesses et autres manipulations » sont très bien à ce propos.

Marie Estelle Dupont reconnaît elle-même avoir été une enfant aliénée contre son père (voir interview ci-dessous) de même que Sandrine G. Driessens dans son livre.

Voir également notre page Les livres

Reconnaissance scientifique du syndrome :
https://www.icd10data.com/ICD10CM/Codes/Z00-Z99/Z55-Z65/Z62-/Z62.831

 

L’invisibilisation et ses violences

Comme beaucoup de parents victimes, des mères et des pères, nous connaissons l’activisme – particulièrement sur les réseaux sociaux – et les méthodes rhétorique des mouvements d’invisibilisation et de refus d’écoute des victimes d’aliénation parentale et familiale. Les pseudo-arguments demeurent toujours les mêmes : Utilisation de la méthode rhétorique dite de « l’homme de paille » contre R. Gardner qui aurait été le seul a avoir « inventé » le syndrome d’aliénation parentale alors que ces termes d’aliénation parentale comme le diagnostic ont été posés bien avant lui. Association dénigrante et perverse entre pédocriminalité ou inceste et aliénation parentale dans ce qui constitue une opposition entre des fléaux qui touchent tous gravement les enfants. Accusation d’être genrée alors que des mères et des pères sont victimes d’aliénation parentale et familiale. etc.

Au contraire de ces oppositions simpliste et destructrice de ce qui peut affecter les enfants, il est important de noter que ces différents fléaux ont des points communs. En effet : Dans toutes les violences physiques (violences sur mineur,…), sexuelles (inceste, viols, attouchements,…) et mentales (aliénation parentale,…) il y a, au moins, un adulte qui exerce sur, au moins, un enfant une emprise toxique ultra violente et contraignante. Ces emprises placent les enfants dans des pseudo-complicités avec leur bourreaux. Des pseudo-complicités toxiques qui atteignent gravement leur construction personnelle et sensible, actuelle et future. Il convient donc de bien combattre l’ensemble de ces fléaux, de front, sans les opposer.

Enfin, il est intéressant de noter que l’aliénation parentale constitue une manipulation grave et que les personnes qui prétendent à son inexistence utilisent justement des méthode de manipulation. Un comportement qui est dans l’intérêt des parents aliénants? Des parents qui sont des parents violents. À qui profite le crime ? N’oublions pas que ces discours d’invisibilisation sont d’une extrême violence pour les mères et les pères qui sont victimes de l’aliénation parentale de leurs enfants. Ces personnes qui vivent des situations d’une extrême violence, au quotidien, ont le droit d’être entendues dans leurs douleurs et d’être respectées.

 

S’informer sur le sujet :

De nombreux ouvrages abordent la question de l’aliénation parentale.
Vous pouvez en trouver plusieurs ci-dessous et également ici (https://www.ddpe-asso.org/les-livres/)

 

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